Chronique : Pour la culture je plaide En Afrique,

Chronique : Pour la culture je plaide

En Afrique, les budgets des institutions en charge de la culture sont très faibles. Et aujourd’hui encore, aucun Etat de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) n’accorde au moins 0,50% de son budget annuelle au secteur de la culture. Aux dires d’un expert de l’Union, ce sont les Programmes d’ajustement structurel qui ont exigé que les Etats africains au sud du Sahara réorientent leurs budgets sur l’éducation, la santé et les infrastructures. Ils considèrent la culture comme un luxe pour ces pays.

Pourtant, la Charte de la renaissance culturelle africaine adoptée en janvier 2006 par les chefs d’Etats et de Gouvernements stipule que « la culture est un facteur de progrès social et une force motrice pour l’innovation ». Du coup, « les Etats ont pour mission essentielle de construire un environnement favorable à l’innovation et au développement culturel. » Ce qu’ils expriment à travers leur engagement formel à « soutenir financièrement et matériellement les initiatives culturelles au niveau de toutes les couches de la société ».

Un engagement qui a été réitéré par les ministres en charge de la culture lors du sommet international des décideurs sur le thème « Economie de la culture et développement en Afrique subsaharienne », tenu à Cotonou les 28 et 29 mai 2010. Le ministre béninois soulignait dans son allocution d’ouverture que « la culture doit cesser d’être appréhendée comme un simple instrument d’identification mais aussi et surtout comme un produit créateur de devises à l’Etat ».

Mais toujours, aucun Etat de l’Uemoa ne consacre plus de tout au moin 0,50% de son budget à la culture. Pourtant, rapporte l’éditorial du magazine Artisttik Africa n° 16, « le secteur culturel contribue au Produit intérieur brut du Sénégal à 3,8%, du Mali à 6,4% ». Ce qui est encore plus important pour la Côte d’Ivoire où ce chiffre est de l’ordre de 8 à 11 %. Ainsi, si les Etats de l’Uemoa venaient à reconsidérer la place de la culture dans leurs budgets annuels, les artistes se porteront mieux. Ils seront plus inventifs et auront du plaisir à s’établir sur le continent.

Fortuné SOSSA