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7 février 2008

Tourisme

Tourisme au Bénin

 

Un secteur toujours mal valorisé

 

Le Bénin, à travers une politique nationale du développement du tourisme, s’emploie à mettre en valeur ses potentialités touristiques. Mais, ceci est fait avec un entrain qui ne permet pas encore de disposer de produits touristiques finis commercialisables sur le marché international.

 

Fortuné Sossa

 

Cinquième destination touristique en Afrique de l’Ouest après le Ghana, le Sénégal,

la Côte

d'Ivoire et le Nigeria, le Bénin possède de très beaux parcs nationaux et des réserves cynégétiques très attractives. Des merveilles de la nature auxquelles s’ajoutent les villages lacustres Ganvié et So-Ava (uniques sur la côte d'Afrique), sans oublier les villes historiques comme Ouidah, la capitale mondiale du Vaudou et son temple des Pythons sacrés, Abomey, la cité royale, Cotonou avec ses belles plages et son célèbre marché Dantokpa (le plus grand de la sous-région) et Hévé qu’il est beau de descendre en pirogue à moteur le long de palétuviers menant à la «bouche du roi».

Ainsi, au Bénin, plusieurs types de tourisme peuvent être pratiqués. Plus fréquent, le tourisme culturel pratiqué sur toute l'étendue du territoire national, à travers musées, palais royaux, cultes traditionnels, chants et danses. Ici se classe le genre oral Guèlèdè aujourd’hui patrimoine mondiale. Vient ensuite l'écotourisme essentiellement présent dans le septentrion à travers les parcs nationaux et les réserves de faune comme le parc de

la Pendjari

et celui du W pour des activités cynégétiques et le safari-photos. Hors de la savane du septentrion et des parcs zoologiques, on descend totalement au sud entre Cotonou et Grand-Popo pour un tourisme balnéaire sur le littoral au sable fin dans un splendide paysage de cocotiers. Dernier atout touristique qu’offre le Bénin, c’est le tourisme de Congrès et d'affaires dans les centres urbains.  

Selon des statistiques récentes, le secteur touristique occupe le 2ème rang par le nombre d'entreprises (plus de 20.000) dans l'économie du Bénin et le 3ème rang par le nombre d'emplois dans le secteur moderne (plus de 5.000), derrière le commerce de détail et devant la vente de pétrole et les autres services. Ce secteur, utilise 72% de femmes parmi les chefs d'établissement. Il rapporte du coup à l’Etat environ vingt-trois milliards (23.000.000.000) de francs CFA de recettes moyennes annuelles.

Cependant, le tourisme contribue seulement pour environ deux pour cent (2%) au Produit intérieur brut (Pib) avec 175.000 arrivées par an, selon des statistiques publiées par le ministère du tourisme et de l’artisanat, dans le cadre de la célébration de la 27ème journée du Tourisme. Malgré l'existence de bases matérielles pour faire du pays une destination privilégiée et très compétitive en Afrique, le décollage réel du tourisme est freiné de jour en jour. Il s’agit surtout de l'inexistence d'un cadre d'encadrement juridique adéquat pour bien sécuriser le secteur, d’un déficit de partenariat entre le public et le privé. Par ailleurs, on note un faible dynamisme du tourisme domestique et une insuffisance d’infrastructures hôtelières et d’ébergement.

Le gouvernement Kérékou dans son programme d’action, a décidé d'impulser un développement économique et social durable à travers le projet «Route des pêches». Ceci consiste à construire le long de la plage entre Cotonou et Ouidah, des infrastructures hôtelières de plusieurs standings dans l’ordre de 3.000 chambres. Mais depuis plusieurs années que le projet de création de cette zone d’aménagement touristique est né, on en est encore à l’étape de l’étude de faisabilité. Entre temps, une agence autonome a été créée pour sa gestion. Ainsi, elle pourra aller à la recherche du financement et procéder à l’exécution des travaux. Curieusement, pour des intérêts égoïstes et politiciens inavoués, cette structure a été du jour au lendemain transformée en service entièrement sous ordre. A partir de ce moment, les procédures deviennent très longues pour poser quelque acte que ce soit. Et la situation est telle quelle encore depuis avril 2006 que le pouvoir a changé de main.

 

Le cas spécifique de Porto Novo

 

Bâtie en amphithéâtre à une altitude de

29 mètres

, Porto-Novo la capitale administrative du Bénin est une ville historique qui offre beaucoup d’atouts touristiques. Au premier plan, figurent le palais du roi Toffa 1er, le musée ethnographique et l’architecture afro-brésilienne. Au sujet à ce patrimoine historique, une étude a été initiée en 2001 par

la Société

d'études régionales d'habitat et d'aménagement urbain (Serhau). Cette étude réalisée par l'Ecole du patrimoine africain (Epa) et l'Ecole africaine des métiers de l’architecture et de l'urbanisme (Eamau) «vise à renforcer et à valoriser l'authenticité de la ville de Porto-Novo caractérisée par un mélange de cultures anciennes et modernes, à constituer, une base de données consistantes et modernes en matière de sauvegarde, de la réhabilitation et de classement de sites et monuments, exploitables par des chercheurs, des architectes spécialisés, des associations de développement et des décideurs politiques», d’après Alain Godonou, directeur de l’Epa.

«Ayant constaté que Porto-Novo n'attire pas les touristes par manque criant de sites d'hébergement,  nous avons proposé dans les conclusions de l'étude que la municipalité réfectionne les villas afro-brésiliennes pour en faire des hôtels, renchérit Alain Godonou. Mais depuis trois ans que nous avons déposé nos rapports devant l'autorité de la ville, c'est toujours le statu quo. La  municipalité ne se sent pas pressée pour prendre le problème à cœur». Pour le directeur de l'Ecole  du patrimoine africain, Porto-Novo peut drainer bien des touristes si la ville fait une politique d'hôtellerie en revalorisant l'immobilier afro-brésilien.

Selon une discrétion à la mairie de Porto-Novo, la municipalité ne se préoccupe guère de la réhabilitation du tissu afro-brésilien parce qu'il est composé de bâtiments appartenant à des familles. Son regard est essentiellement focalisé sur le patrimoine colonial dont la réhabilitation est  déjà amorcée par le pouvoir central. Le patrimoine colonial est un ensemble de bâtiments de type  ancien concentrés au sud ouest de Porto-Novo. C'est la partie qu'a occupée et développée l'administration coloniale. Chose curieuse cependant, le colonisateur a fait appel à l'expertise afro-brésilienne pour la construction de ces bâtiments. Ce qui fait que la différence entre les deux types  d'immobiliers n'est pas trop perceptible. «Les bâtiments coloniaux ont été construits à près de 90% par des afro-brésiliens», confirme Mme Marie-Thérèse Agueh, historienne de formation. Aujourd'hui, ces bâtiments. Pour la plupart réfectionnés, abritent des structures administratives comme l'Assemblée nationale, l'Ecole du patrimoine africain, le musée ethnographique, le lycée des  jeunes filles Toffa 1er.

La réhabilitation de ce patrimoine non moins afro-brésilien ne se fait pas toujours à la grande satisfaction des populations. Certains de ces bâtiments sont carrément démolis  et remplacés par des édifices modernes sans aucun rapport avec l'architecture de départ. C'est le cas  par exemple du bloc de

la Cellule

de la moralisation de la vie publique. Mme Victoire Adégbidi, chargée de programme du pôle Territoires et patrimoines à l'Epa s'indigne contre cette situation. Elle déclare: «L'idée de transférer les institutions à Porto-Novo n'est pas mauvaise en soi. Mais démolir des bâtiments coloniaux pour ériger en lieu et place des édifices sans aucune ressemblance fait perdre progressivement à la ville son histoire.»

 

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