Tourisme
Tourisme au Bénin
Un secteur toujours mal valorisé
Le Bénin, à travers une politique nationale du
développement du tourisme, s’emploie à mettre
en valeur ses potentialités touristiques. Mais, ceci est fait avec un entrain
qui ne permet pas encore de disposer de produits touristiques finis
commercialisables sur le marché international.
Fortuné Sossa
Cinquième destination touristique en Afrique de l’Ouest
après le Ghana, le Sénégal, la
Côte
Ainsi, au Bénin, plusieurs types de tourisme peuvent être
pratiqués. Plus fréquent, le tourisme culturel pratiqué sur toute l'étendue du
territoire national, à travers musées, palais royaux, cultes traditionnels,
chants et danses. Ici se classe le genre oral Guèlèdè aujourd’hui patrimoine
mondiale. Vient ensuite l'écotourisme essentiellement présent dans le
septentrion à travers les parcs nationaux et les réserves de faune comme le
parc de la Pendjari
Selon des statistiques récentes, le secteur touristique
occupe le 2ème rang par le nombre d'entreprises (plus de 20.000) dans
l'économie du Bénin et le 3ème rang par le nombre d'emplois dans le secteur
moderne (plus de 5.000), derrière le commerce de détail et devant la vente de
pétrole et les autres services. Ce secteur, utilise 72% de femmes parmi les
chefs d'établissement. Il rapporte du coup à l’Etat environ vingt-trois
milliards (23.000.000.000) de francs CFA de recettes moyennes annuelles.
Cependant, le tourisme contribue seulement pour environ
deux pour cent (2%) au Produit intérieur brut (Pib) avec 175.000 arrivées par
an, selon des statistiques publiées par le ministère du tourisme et de
l’artisanat, dans le cadre de la célébration de la 27ème journée du Tourisme. Malgré
l'existence de bases matérielles pour faire du pays une destination privilégiée
et très compétitive en Afrique, le décollage réel du tourisme est freiné de
jour en jour. Il s’agit surtout de l'inexistence d'un cadre d'encadrement
juridique adéquat pour bien sécuriser le secteur, d’un déficit de partenariat entre
le public et le privé. Par ailleurs, on note un faible dynamisme du tourisme
domestique et une insuffisance d’infrastructures hôtelières et d’ébergement.
Le gouvernement Kérékou dans son programme d’action, a
décidé d'impulser un développement économique et social durable à travers le
projet «Route des pêches». Ceci consiste à construire le long de la plage entre
Cotonou et Ouidah, des infrastructures hôtelières de plusieurs standings dans
l’ordre de 3.000 chambres. Mais depuis plusieurs années que le projet de
création de cette zone d’aménagement touristique est né, on en est encore à
l’étape de l’étude de faisabilité. Entre temps, une agence autonome a été créée
pour sa gestion. Ainsi, elle pourra aller à la recherche du financement et
procéder à l’exécution des travaux. Curieusement, pour des intérêts égoïstes et
politiciens inavoués, cette structure a été du jour au lendemain transformée en
service entièrement sous ordre. A partir de ce moment, les procédures
deviennent très longues pour poser quelque acte que ce soit. Et la situation
est telle quelle encore depuis avril 2006 que le pouvoir a changé de main.
Le cas spécifique de Porto Novo
Bâtie
en amphithéâtre à une altitude de 29 mètres la Société
«Ayant constaté que Porto-Novo n'attire pas les touristes par manque criant de sites d'hébergement, nous avons proposé dans les conclusions de l'étude que la municipalité réfectionne les villas afro-brésiliennes pour en faire des hôtels, renchérit Alain Godonou. Mais depuis trois ans que nous avons déposé nos rapports devant l'autorité de la ville, c'est toujours le statu quo. La municipalité ne se sent pas pressée pour prendre le problème à cœur». Pour le directeur de l'Ecole du patrimoine africain, Porto-Novo peut drainer bien des touristes si la ville fait une politique d'hôtellerie en revalorisant l'immobilier afro-brésilien.
Selon une discrétion à la mairie de Porto-Novo, la municipalité ne se préoccupe guère de la réhabilitation du tissu afro-brésilien parce qu'il est composé de bâtiments appartenant à des familles. Son regard est essentiellement focalisé sur le patrimoine colonial dont la réhabilitation est déjà amorcée par le pouvoir central. Le patrimoine colonial est un ensemble de bâtiments de type ancien concentrés au sud ouest de Porto-Novo. C'est la partie qu'a occupée et développée l'administration coloniale. Chose curieuse cependant, le colonisateur a fait appel à l'expertise afro-brésilienne pour la construction de ces bâtiments. Ce qui fait que la différence entre les deux types d'immobiliers n'est pas trop perceptible. «Les bâtiments coloniaux ont été construits à près de 90% par des afro-brésiliens», confirme Mme Marie-Thérèse Agueh, historienne de formation. Aujourd'hui, ces bâtiments. Pour la plupart réfectionnés, abritent des structures administratives comme l'Assemblée nationale, l'Ecole du patrimoine africain, le musée ethnographique, le lycée des jeunes filles Toffa 1er.
La réhabilitation de ce patrimoine
non moins afro-brésilien ne se fait pas toujours à la grande satisfaction des
populations. Certains de ces bâtiments sont carrément démolis et remplacés par des édifices modernes sans
aucun rapport avec l'architecture de départ. C'est le cas par exemple du bloc de la Cellule